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2 ans sous Linux (sans Windows)

Samedi 19 Septembre 2015

Depuis le 19 septembre 2013, chez moi je n'ai vu Windows qu'au travers d'une machine virtuelle (et encore, j'ai crashé celle que j'avais et je ne l'ai pas réinstallé) ou Wine (mais ce n'est pas vraiment Windows). Ça ne s'est pas fait en partie pour pouvoir garder le contrôle de ma machine et aussi parce que j'avais déjà l'idée d'y passer. Donc je ne peux pas dire que ma démarche s'est totalement faite au hasard, même si certaines choses l'ont précipité. Je vais donc vous raconter quelle a été mon expérience durant ses deux années. Attention, je ne suis pas là pour dire que Linux est mieux, je dirais qu'il correspond mieux à ce que j'attends d'un système d'exploitation, malgré quelques galères.

Mes débuts n'ont par ailleurs pas été très glorieux avec une machine entièrement sur du matériel AMD et sous KDE. Je ne peux pas dire que la stabilité été au rendez-vous (vraiment pas), jusqu'à ce que je me décide à changer de machine (pendant les 14 ans de materiel.net) pour du Intel/N-vidia ce qui grandement stabilisé l'ensemble.

Tout a commencé un jour, sous Windows XP 64, quand après plusieurs années de bons et loyaux services, le système de mise à jour commence à foutre la merde (et pas qu'un peu). Écrire en japonais devient compliqué, plus aucune mise à jour ne m'est présentée, l'antivirus me sort par les trous de nez en ramant à mort, etc. En clair, ça devient insupportable. Ayant fait duré ma licence étudiante jusqu'à la moelle et plus. Je n'avais pas envie d'aller mettre des ronds pour un système dont je n'aime pas trop l'orientation qu'il prend. Windows 8 est là. Bien que les licences Windows 7 soit encore disponibles, ça me m'enchantait pas de payer pour me retrouver quelque année plus tard dans la même situation que Windows XP. Je me retrouvais donc face à un dilemme, Linux ou Windows ? Comme mon PC était dans les choux, rien ne m'empêchait de faire une installation et voir si c'était viable pendant quelques jours.

Pour être franc, j'avais déjà l'expérience d'Ubuntu avec mon netbook acheté spécialement pour mon voyage au Japon, mais je ne peux pas dire que l'interface Unity me plait. Je la trouve même horrible au touchpad. En fait, c'est un peu comme Windows 8 (ou même le 7), un sentiment de perdre en possibilités sans se prendre la tête. J'en avais aussi un peu au travers de la console, car j'ai un serveur Linux pour mes sites depuis plus de 7 ans, je ne suis pas complètement novice de ce côté-là. Il n'en reste pas moins que j'avais toujours mon pied de soutien largement ancré sur Windows, et le quitter signifiait faire une croix sur certaines choses, comme pas mal de jeux et certains logiciels.

Pour les logiciels, j'ai regardé ce que j'avais en logiciels libres sur mon poste qui existe sous Linux (une majorité multiplate-forme) et pour le reste j'ai cherché des équivalents. Ce n'est pas sans surprise que j'ai presque réussi à tout remplacer assez rapidement. Forcement, pour certains, ils n'ont pas le même objectif global, mais font ce que je demande. Par contre, pour ce qui est des jeux, au début c'était un peu la galère. Ça va que j'ai des consoles de jeux. Aujourd'hui, la situation s'améliore de jour en jour. J'ai Steam sur mon poste et je vois de plus en plus de titres que j'avais déjà, exclusif à Windows, devenir disponibles sur ma plate-forme. Pour une grosse majorité, ça reste des jeux indépendants, mais quelques gros studios font le pas avec certains titres. Du côté des grosses productions, ça reste donc assez frileux. J'ai espoir que ça s'améliore encore plus maintenant que les plus gros moteurs de jeux sont multiplates-formes. Après, Steam avec ses sondages (pour lesquels je n'ai jamais été consulté sous Linux) annonce à peine 1% de Linuxiens, ce qui ne va pas beaucoup inciter les plus gros éditeurs.

Côté environnement, je suis parti sur quelque chose de connu, proche de Debian/Ubuntu, même si j'ai bien essayé Gentoo. En fait, pour commencé, j'ai installé Ubuntu, puis plusieurs environnements graphiques : Gnome, Xfe, KDE. L'intégration des environnements se fait un peu au pied de biche, ce n’est pas super stable. KDE avait de loin ma préférence. J'arrivais presque avec la même interface que mon XP (largement modifié à coup de logiciels) sans rien installer et plus rapidement. Hélas, la stabilité ce n'était pas cela. J'ai testé Fedore KDE, Mint, Gentoo KDE.... j'ai même essayé Arch Linux, mais là c'est trop pour moi. Finalement, je suis resté sur Kubuntu, qui me permettait d'avoir assez facilement l'environnement recherché avec le support d'iBus pour écrire japonais. Hé oui, quand on a le choix, on devient exigeant. (rires)

Comme dit au début, j'ai passé environnement 7 mois avec ma machine AMD. Les drivers n’étaient clairement pas stables, libres comme propriétaire. Il était très facile de faire planter l'environnement graphique. Ayant donné ma machine AMD quand je l'ai remplacé, je ne peux pas constater s'il y a eu amélioration depuis ce temps-là. Tout ce que je peux dire, c'est que ma nouvelle machine (à l'époque), ce fut le jour et la nuit. En plus, j'ai fait le changement le plus bourrin qui soit : j'ai pris le disque dur système de ma machine AMD et je l'ai passé sur la nouvelle et à ma grande surprise, après une commande dans la console, c'était comme s'il ne s'est rien passé... Enfin, si, c'est devenu beaucoup plus stable. Les drivers de N-Vidia sont bien meilleurs.

Cependant, la vie sous Linux n'est pas toujours rose. KDE ne bénéficie clairement pas de même soin d'intégration pour Kubuntu qu'Unity pour Ubuntu. Il y a une mise à jour de version tous les 6 mois et pour me tenir à la page ne la faisait à chaque fois. Quelques jours après la sortie officielle. La dernière mise à jour, celle de 15.04 a été un cataclysme : pour moi, c'était devenu inutilisable sur de nombreux points, en plus de perdre toute ma configuration de bureau. J'ai donc fait une sauvegarde de mon « home » et j'ai installé Debian, que tout le monde me dit plus stable. La version 8 était sortie depuis pas trop longtemps et KDE y est présent avec une ancienne version qui n'intègre pas la dernière version du gestionnaire d'éléments graphique, pour moi, plus stable. La dernière version de Plasma, le gestionnaire d'éléments graphique de KDE, n'est pas encore assez mature à mes yeux.

Mon passage sous Debian 8 KDE s'est fait assez simplement à quelques détails près. En fait, j'ai l'impression d'avoir un peu moins de problèmes. Il y en a, mais très peu que je n'ai pas sut résoudre. À présent, je me dis que j'aurais vraiment du mal à revenir sous Windows. Surtout que j'ai encore de quoi l'expérimenter au boulot.

Pour finir, ce que je peux retenir de ses deux années :

  • On n'installe pas Linux sur n'importe quoi... c'est le meilleur moyen de s'arracher les cheveux dans la console à essayer d'installer d'obscures drivers. Quand on sait que le matériel est compatible, la console on ne la voit jamais pour cela.
  • Il faut savoir changer ses habitudes. Finit « C:\ » (en fait, finit les « \ », sauf en programmation).
  • Accepter de ne pas avoir le droit sur tout et n'importe quoi en espace utilisateur.
  • Je suis développeur web et à part sur mon serveur qui n'a pas d'interface graphique, la console se fait assez rare. Mais pour certains trucs, c'était parfois plus pratique même si dispensable. Il existe d’application pour gérer les logiciels et les paquets, il y a des installeurs graphiques pour les installeurs.

Voilà, j'espère que cela va continuer dans le bon sens, je n'ai pas de raison de quitter Linux. Maintenant, c'est à moi de vous demander : quelle a été votre expérience ?

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Par Zéfling, le 19/09/2015 à 00:00:35
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2 commentaires déposés

Par Redscape, le 22/09/2015 à 14:19:48
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J'admire les personnes dont toi qui ont migré sur Linux sans revenir en arrière... Je m'explique:
J'ai débuté Linux avec Ubuntu 8.04, sur un netbook. Une vraie révolution. Puis, pue à peu, je suis tombé chez les libirstes, installant du Linux dans mon entourage, "évangélisant" le monde avec la pensée libre, etc... Je m'en fichai de savoir si mon PC faisait tourner des jeux où je ne sais quoi, je n'avais que l'envie d'avoir le contrôle sur mon OS... Puis des envies de jeu et de faire de la musique sont revenus, et Windows s'est imposé à moi, j'ai quitté ce monde peu à peu et je n'y ai plus remis les pieds pendant 2 ans.
Aujourd'hui, j'ai le PC de mon travail que j'amène avec moi chez moi, sous Windows 7, et mon PC perso avec Windows 10. J'aimerais faire définitivement passer ce PC à Linux, mais parfois, j'ai besoin de faire quelques petits trucs dans mon logiciel de MAO qui ne nécessitent pas de sortir le gros PC du taf, et là, le dilemne se pose: ça marche pas, fat bidouiller, je veux regarder une vidéo sur une plateforme, ça ne fonctionne pas, les jeux de mon catalogue Steam également, etc...
Alors j'admire ta façon très pragmatique de voir les choses. Développeur web, ça doit aussi largement aider, vu que les outils sont largement multiplateforme. Je m'essaye à autre chose, Python pour ne pas le nommer, mais pas facile, quand on a passé l'essentiel de sa (courte) vie informatique à bidouiller sans produire quoique ce soit derrière.
Ma seule satisfaction reste que j'administre moi même mon propre serveur sous Debian. Le reste, je suis assez coincé par les usages...

Par Zéfling, le 23/09/2015 à 08:27:57
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Bha, ce n’est pas complètement venu tout seul. Je me suis surtout rendu compte que 90% des logiciels que j'utilise fonctionnaient aussi bien sous Linux (libre ou non) et être développeur web aide beaucoup, surtout pour du LAMP. Mon seul problème actuel, c'est de devoir tester IE dans une VM et c'est juste horrible. De plus, depuis l'arrivée de Steam, le monde Linux a quand même pas mal évolué côté jeux et comme sur PC depuis 5-6 ans c'est plus les jeux indés qui m'intéressent, j'ai 135 des 199 jeux Steam qui passent sous Linux et il en a encore pas mal dont le portage est en cours dans ma liste. Avant, je m'en foutais un peu de l'OS quand j'achetais un jeu, c'est moins le cas aujourd'hui. C'est un peu comme si t'avais une Mega Drive et que tu rends compte qu'il y a beaucoup plus de jeux Super Nintendo et mais tu préfères Sega. (Cette référence de merde 😋)

En fait, le plus dur, ça aura été d'abandonner Paint Shop Pro pour Gimp... et me rendre compte après quelques mois, que si je remplaçais mes raccourcis de Gimp par ceux de PSP je pouvais faire la même chose. La force de l'habitude, c'est quand même quelque chose d'incroyablement chiant, mais avec le temps, ça disparaît, et comme au boulot je ne suis plus vraiment un utilisateur actif sur mon système. Ce que je veux dire c'est que je m'en tiens au logiciel que l'on m'a autorisé, je commence à perdre mes habitudes de Windowsien et je me rends aussi compte que le soi-disant user-friendly de Windows l'est franchement pas plus que celui de Linus et ses « lignes de commandes » quand on doit aller se perdre dans les dizaines de fenêtres de panneau de configuration.

Ne faisant pas de musique, je ne sais pas du tout comment ça se passe sous Linux. Désolé.

Si personne ne s'en souvient, ça n'est jamais arrivé. La mémoire humaine n'est qu'une donnée. On peut la réécrire. (Lain)

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